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Commission pour la restitution des biens
et l'indemnisation des victimes de spoliations antisémites

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UNE TOILE DE NICOLAS ROUSSEAU EST REMISE A L'ANTENNE BERLINOISE DE LA CIVS

Ambassade de France à Berlin

Ce 23 juillet, un citoyen allemand a remis à la France une toile du peintre Nicolas Rousseau, ramenée de Normandie à Berlin au printemps 1944 par son père sur ordre de son supérieur. L’œuvre a été remise à l’antenne de la CIVS à Berlin, en présence de Mme l’Ambassadrice de France en Allemagne, Mme Anne-Marie Descôtes.

Mais les mystères entourant la provenance de cette œuvre ont amené la CIVS à concevoir une solution originale…

Le 11 janvier dernier, M. Peter Forner, citoyen allemand résidant à Berlin, adressait à l’Ambassade de France en Allemagne le message suivant : « Je suis en possession d’une huile sur toile que mon père, sur ordre de son supérieur, dut emmener à Berlin. Après toutes ces années, je souhaite à présent que cette œuvre retourne à son lieu d’origine. »

Son père, Alfred Forner, était sous-officier dans un bataillon du génie de l’aviation militaire stationné en France durant la Seconde Guerre mondiale, plus précisément en Normandie dans les régions de Fécamp et de Saint-Omer. Lors d’une permission, au printemps 1944, il revint à Berlin pour rendre visite à son épouse et à son fils. Sur ordre de son supérieur, il emmena avec lui un tableau pris en France dans des conditions inconnues, et le laissa dans l’appartement familial, après avoir constaté un champ de ruine à l’adresse berlinoise où il devait remettre le tableau. Ce tableau est un paysage du peintre français Nicolas Rousseau, élève de l’école de Barbizon.

Depuis 75 ans, l’œuvre demeure chez Peter Forner, qui pour autant ne s’en estime pas propriétaire. En la restituant aujourd’hui, il souhaite soulager sa conscience et contribuer à l’amitié franco-allemande.

Une solution innovante
Le cas Forner a confronté la CIVS à une difficulté nouvelle : comment prendre en charge une œuvre sans pouvoir la restituer, faute de connaître son origine ? En effet, les recherches menées par la CIVS et le ministère de la Culture pendant des mois n’ont pas permis de déterminer précisément le lieu de la spoliation ni les propriétaires légitimes. La CIVS a alors conçu une solution innovante, fondée sur un contrat de dépôt, au terme duquel : l’œuvre sera provisoirement déposée dans les locaux du service berlinois de la CIVS, au sein de l’Ambassade de France à Berlin, en attendant son transfert vers la France. Dans le même temps, la Commission prendra contact avec des institutions publiques - de type musée ou mairie – de la région dont l’œuvre est issue, pour qu’elle y soit exposée, avec un cartel racontant l’histoire et le parcours de l’œuvre. Au-delà de la sensibilisation du public, la CIVS espère que le tableau pourrait être ainsi reconnu, et faire progresser la recherche de sa provenance.