La restitution du Pissaro La Seine vue du Pont-Neuf, au fond le Louvre : une coopération réussie.

Publié le 21/04/2017 - Mis à jour le 15/04/2024

En février, le tableau de Camille Pissaro La Seine vue du Pont-Neuf, au fond le Louvre a été restitué aux héritiers de Max Heilbronn, créateur en 1932 des magasins Monoprix, résistant, déporté en 1944 à Buchenwald puis président des Galeries Lafayette entre 1945 et 1971. Le tableau placé en dépôt dans un coffre de banque avait été spolié par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

En septembre 2003, les héritiers de Max Heilbronn ont ouvert un dossier à la CIVS, qui mentionne entre autres dix tableaux spoliés dont La Seine vue du Pont-Neuf, au fond le Louvre. Après recherche il est apparu que trois des tableaux avaient été restitués après-guerre. La CIVS a recommandé en mai 2007 une indemnisation pour les sept autres tableaux.

Quelques années plus tard, au printemps 2012, lors de perquisitions chez Cornelius Gurlitt, soupçonné de fraude fiscale, les autorités allemandes ont saisi dans son appartement de Munich puis dans sa maison de Salzbourg une collection d’environ 1500 œuvres. L’affaire « Gurlitt » est alors portée à la connaissance du public : certaines œuvres provenaient de spoliations commises par les nazis. La Taskforce Schwabinger Kunstfund (Taskforce), groupe d’experts internationaux formé en 2012, a poursuivi des recherches afin de déterminer la provenance de ces œuvres d’art. Avec un objectif : s’il est avéré qu’une œuvre provient d’une spoliation antisémite alors les autorités fédérales allemandes la restitueront aux propriétaires légitimes ou à leurs ayants droit.

Fin 2014, une coopération est entamée entre la CIVS et la Taskforce. Elle permet à la CIVS de signaler à la Taskforce le cas du Pissaro de Max Heilbronn. La CIVS fournit les éléments qui permettent à la Taskforce d’établir le caractère spolié du tableau La Seine vue du Pont-Neuf, au fond le Louvre, puis de remonter à ses propriétaires et à leurs ayants droit. Les données rassemblées par la CIVS et son expertise ont constitué des ressources précieuses pour les travaux de la Taskforce. Le 10 juillet 2015 la CIVS et la Taskforce ont signé une convention pour intensifier ce partenariat.

Depuis janvier 2016, les attributions de la Taskforce ont été intégrées au sein du Deutches Zentrum Kulturgutverluste (DZK) installé à Magdebourg. La coopération se poursuit dans ce nouveau cadre. Une rencontre est prévue à Paris en mai prochain entre les responsables de la CIVS et du DZK.


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